Transition

Des villes en transition,  Pourquoi?




Nous vivons dans un environnement dé-régulé 

Beaucoup de problèmes environnementaux sont bien connus. Il y a le changement climatique, les nouvelles sur ce point commencent à devenir de plus en plus alarmantes. Il y a la pollution des eaux et des sols par les métaux lourds et les produits chimiques. Les conséquences vont du développement de maladies et d'allergies à l'infertilité ou aux cancers. Il y a les pollutions diverses, l'eutrophisation des eaux, l'érosion de la couche de terre organique et fertile partout où l'agriculture industrielle s'est développée. Il y a la limite des énergies fossiles et la volatilité de leur prix, mais aussi la rareté de la majorité des minéraux utilisés.

La surpopulation et surtout l'inégalité mondiale de la distribution des richesses… Tous ensemble ces problèmes peignent un tableau bien sombre.

Face à de tels défis, la réaction est souvent : nous ne pouvons rien faire.  Est-ce bien vrai ?  


Les villes en transition ne prétendent pas pouvoir trouver une réponse à tous ces problèmes. Mais, une réponse à quelques-uns d'entre eux existe.
Les villes en transition sont nées surtout de la constatation que la quantité d'énergie fossile, et spécifiquement le pétrole est extrêmement limitée. Déjà d'ici cinq ou dix ans, la disponibilité de pétrole diminuera. (Pour en savoir plus) : http://aspofrance.org/).

Notre société s'est fragilisée et vulnérabilisée

Le problème des énergies fossiles est un problème majeur. Mais il y a aussi le problème de la fragilité de notre société actuelle.  Pratiquement chaque objet, chaque nutriment, chaque action dont nous avons besoin quotidiennement a utilisé du pétrole quelque part dans sa production ou dans son transport. L'agriculture nécessite de grandes quantités de fertilisants artificiels qui sont basés sur des énergies fossiles.  Les transports, le traitement, la fabrication de matériaux plastiques..
Pratiquement tout nécessite des énergies fossiles en quantité. Que se passera-t-il quand il n'y aura plus de pétrole ?

Après la seconde guerre mondiale, la Grande-Bretagne par exemple, avait sur son territoire à tout moment la quantité de nourriture suffisante pour la population durant 160 jours. Ce n'est pas toute une année, mais en cas de grave problème d'approvisionnement, le pays tenait au moins cette période. En 2005, une grève de transporteurs a démontré qu'après 4 jours, les stocks de nourriture sont vides. En cas de problème on ne tient plus une semaine. Ce problème peut venir de plusieurs sources. En France par exemple, il y a encore beaucoup de blé cultivé. Mais la qualité des sols a tellement baissé, que tout le blé produit en France n'a plus la qualité requise pour la fabrication de pain. Toute la farine en France est produite à base de blé Argentin. Le blé produit localement est utilisé pour la nourriture de bétail.

Le mouvement de villes en transition a commencé avec cette constatation : notre dépendance au pétrole est extrêmement grande.
Et notre société est très fragile, des dérégulations imprévues (non seulement des crises financières, mais aussi des crises énergétiques ou sociétales..) peuvent avoir des conséquences ravageuses, car aucun mécanisme de sauvetage ou aucun plan B n'est disponible.

Comment les villes en transition peuvent changer le monde ?

Les villes en transition veulent diminuer leur dépendance aux énergies fossiles et elles veulent construire une société plus durable, plus résiliente et qui sera capable de mieux résister aux chocs qui s'annoncent.
Pour cela, elles ambitionnent de tisser des nouveaux liens entre des familles qui habitent ensemble dans un même quartier.

Une société plus humaine.  Pourquoi ?

Si chacun travaille seul, on changera trop peu. 
Si l'on compte essentiellement sur nos gouvernements, l'attente risque d'être trop longue. 
Le seul moyen est d'agir dès maintenant, groupés en communautés locales et travailler ensemble pour un quartier plus vert, une commune plus résiliente ou une école plus durable.

Ainsi, le mouvement des villes en transition crée petit à petit des groupes locaux qui lancent des projets locaux qui peuvent couvrir divers thèmes ou besoins. Les choix et les priorités sont laissées à l'appréciation de chaque groupe local.


Voici quelques exemples de projets susceptibles d'être réalisés :
- Création de jardins communautaires pour la culture de fruits et légumes, l 'échange de graines et semences.
- Animation de cours et ateliers, par exemple en Permaculture,  en régulation de chauffage, en isolation de maison, en fabrication de boissons naturelles, fabrication de produits d'entretien non toxiques, cuisine de plantes sauvages et de légumes traditionnels etc.
- Création d'un monnaie locale et ainsi permettre la conservation des richesses créées localement dans un quartier.  De cette façon une transaction d'argent devient beaucoup plus qu'un achat ou une vente, une véritable action d'échanges dans une communauté.  Des cercles d'échanges de services SEL existent déjà chez nous.
- Collaboration entre magasins locaux pour renforcer leur liaison avec le quartier.
- La transformation d'une cantine d'école en une cuisine biologique et durable, partenaire des jardins communautaires.
- Des achats ou des projets d'électricité verte en groupe (entre habitants ou entre entreprises).
- ...Etc.
La liste ne demande qu'à s'allonger chaque jour un peu plus grâce à la créativité de chacun.
Ces projets, au-delà de leur spécificités, partagent les mêmes objectifs :
- la diminution de notre dépendance en énergie fossiles.
- une vie meilleure et plus épanouissante au sein de notre communauté locale.